Ascension Toubkal : Une leçon de vie

Mon histoire avec l’ascension Toubkal débute en février 2012. Après avoir terminé la période des examens en ingénierie (Master), avec tout ce que cela entraîné de stress et de pression, j’ai immédiatement accepté l’invitation d’un ami pour aller expérimenter pour la première fois l’ascension Toubkal, ayant eu des échos sur la puissance thérapeutique du trekking et de la randonnée dans le Grand Atlas, en matière de détente et de relaxation.

J’ai déjà eu par le passé des expériences d’ascension de montagnes, mais ce fut dans ma région natale à Errachidia, avec un climat et des caractéristiques différentes, et surtout des sommets qui n’atteignent pas les 4167 mètres d’altitude du sommet de Toubkal.

C’était donc un vrai challenge et une belle occasion pour tester mes capacités mentales et physiques, ma patience, mon endurance et ma volonté d’atteindre mes objectifs, d’atteindre le sommet.

Cette étape est d’une grande importance en raison de son impact tout le scénario de l’ascension. Les équipements logistiques et la préparation mentale et physique sont des facteurs qui peuvent, en cas de négligence, vous pousser droit vers l’échec !

Par chance, mon ami avait connaissance de tous les détails logistiques. Il m’a préparé ainsi une « checklist ascension toubkal » comportant tous les éléments à ne pas oublier : vêtements, chaussures supportant les froids les plus violents et évitant les gelures, outils nécessaires … bref, tout ce qu’il faut pour effectuer la randonnée dans les meilleures conditions.

Tout a commencé à « Imlil » (1740 mètres d’altitude). Ce village calme et reposant qui constitue la porte du Parc National de Toubkal. Un beau et merveilleux village qui ouvre l’appétit pour les montagnes qui le surplombent et lui donnent vie. On dirait une belle réception géante d’un hôtel de luxe.

Les habitants du village d’Imlil représentent le cœur battant du mont de Toubkal. Leur dynamisme, vitalité et énergie en matière d’ascension Toubkal et d’escalade sont inégalables. Du plus jeune au plus vieux, les locaux connaissent toute la géographie de l’endroit, roche par roche. Nul catalogue, nulle brochure, nulle carte n’est meilleure guide du Parc National de Toubkal qu’un vétéran d’Imlil.

Selon l’expérience de mon ami et les recommandations des gens d’Imlil, le début de l’ascension vers le refuge de Toubkal (3200 mètres d’altitude) devait se faire dans les premières heures du crépuscule matinal (de 6h00 à 10h00). La distance entre Imlil et le refuge de Toubkal se fait en 6 heures de randonnée environ entre les virages des montagnes. Il est donc conseillé de sortir assez tôt afin d’éviter les changements climatiques brusques et les mauvaises surprises (orages et chutes de neige) pouvant entraîner une arrivée tardive au refuge ou une marche arrière.

Le départ du village d’Armoud s’est effectué à 9h00. Il faisait froid et des gouttes de pluie annonçaient une tempête de neige en route. On s’y attendait car on avait bien vu les prévisions météorologiques de Toubkal. La marche vers le refuge se faisait avec un rythme irrégulier et instable. A cette époque, nous ne savions pas que le trekking en montagne avait des règles bien précises pour maîtriser le rythme. La présence d’un guide de montagne local qui assure une cadence de randonnée régulière est un détail très important.

Au début, nous avions assez d’énergie pour discuter et tchatcher sans arrêt. Il fallait attendre notre arrivée au sanctuaire de « Sidi Chamharouch » (communément appelé zawiya de Chamharouch, le Roi des Djinns selon le mythe, situé à 2350m d’altitude) pour que le silence règne entre nous. On n’entendait plus que la musique de l’eau qui coulait dans les ruisseaux le long du chemin, résultant de la fonte de neige dans les sommets des montagnes.

A chaque fois que la fatigue nous gagnait, on s’arrêtait un moment dans les aires de repos traditionnelles façonnées par les habitants locaux d’Imlil et d’Armoud pour se ressourcer. Un jus d’orange servis avec des dattes et des fruits secs et le corps revivait et avec lui l’esprit retrouvait sa motivation.

Malgré la fraîcheur du climat, on transpirait beaucoup après des heures de marche. En effet, nos vêtements n’étaient pas très adaptés et cela freinait notre activité heure après heure. On apprit alors une leçon importante sur comment il faut choisir des couches de vêtements adaptés, qui soient imperméables, isolants, respirant et résistants ! Ce fut un touriste étranger croisé durant le trajet, un ancien adepte du trekking parmi plusieurs touristes étrangers qui viennent du monde entier pour l’ascension du toit de l’Afrique du Nord, et du deuxième haut sommet d’Afrique.

à suivre… !